Chapitre 6 : la Mongolie
Après cinq mois de voyage, Cendrillon était toujours émerveillée par tant de cultures. La jeune fille était cependant lasse de ne pouvoir communiquer comme bon lui semblait avec les gens qui l'entouraient. Elle se sentait rejetée et ses efforts pour se faire comprendre étaient souvent vains.
Dans sa solitude, malgré les bonnes fées qui veillaient sur elle, Cendrillon poursuivit sa route vers le sud. Elle décida d'enfourcher un fier destrier et d'aller voir si un prince ne se cacherait pas dans l'empire des steppes.
Après un long voyage à travers la steppe,elle s'arrêta se reposer à l'auberge du Cochon rouge, un nom atypique qui lui rappelait étrangement son pays natal.
Du nid douillet qu'elle s'était trouvé,la jeune Cendrillon partit sur les traces du peuple de Gengis Khan.
Une route droite s'étire entre deux prairies. A gauche chevaux et yaks paissent tranquillement. A droite vaches, moutons et chameaux broutent inlassablement l'herbe fraiche pour récupérer d'un rude hiver.
Au bout de la route, une incroyable ville nait au cœur de la montagne. Solidement maintenue par quatre monts sacrés, elle suit la vallée mélangeant d'incroyables styles architecturaux. Cette ville ressemble au monstre de Frankenstein, faite de différents morceaux. Elle n'obéit qu'à sa propre logique, aspirant en son sein quarante pour-cent de la population du pays.
Petit à petit le monstre s'apprivoise et ne fait plus si peur, il prend même des airs attachants. Ses habitants l'ont baptisé Oulan-Bator.
L'un des éléments essentiel du conte de Cendrillon est la maison à laquelle la jeune fille revient toujours. Le foyer est aussi une question fondamentale dans la culture Mongole. Entre les immeubles surchauffés de la capitale et les maisons sibériennes, c'est vers la yourte que les mongolsreviennent toujours.
Si une grande partie de la population vit à Oulan-Bator, les mongols désirent retourner vivre à la campagne dès leur retraite. Tous rêvent de la « grande vie » qui se définit comme le bonheur de vivre dans la nature avec son troupeau. Le confort de la vie citadine ne leur manque pas et les paysages grandioses de la campagne ne peuvent que leur donner raison. Quelle que soit la vie qu'il mène, un mongol garde toujours un lien avec la vie nomade. Le bonheur serait-il de vivre dans des paysagesde conte de fée tellement grandsque l'on a toujours quelque chose à y découvrir? Les fleurs de la montagne sont des joyaux inestimables que l'on ne se lasse pas de contempler, entouré de sa famille.
La Mongolie est un grand pays dont les habitants sont particulièrement fiers. Le grand Gengis Khan qui a réunit les tribus nomades est le héros national. Des statues dans la ville aux bouteilles de vodka,tout fait référence à ce grand conquérant qui fut la gloire du peuple mongol. De leur ancêtre ,les mongolsont conservé l'esprit de compétition. En toutes circonstances les mongols sont prêts à démontrer leur force et leur habilité dans des jeux d'échecs, de cartes ou plus simplement à travers les défis qu'ils se lancent.
Quand les Cendrillons nomades s'occupent de la traite des vaches et de la yourte, les Cendrillons des villes jouent les équilibristes sur talon aiguille, esquivant les pièges des trottoirs chaotiques. Où qu'elles soient, les femmes ont une place de choix dans la société mongole. Dans la steppe la femme est responsable de la yourte et des finances. Dans la capitale, les femmes occupent des postes à responsabilités.
Les mères attachent une importance particulière à l'éducation de leurs filles pour qu'elles ne soient jamais soumises. Les garçons travaillant très jeunes, peu suivront des études supérieures. Les Cendrillons d'aujourd'hui ont du mal à se trouver un mari à leur niveau intellectuel. Les femmes préfèrent donc le célibat ou recherchent l'âme sœur à l'étranger. Ce fait de société risque de poser des problèmes dans un futur proche si les disparités entre femmes et hommes persistent. Le bel homme sur son cheval ne semble plus être suffisant pour séduire une femme.
En Mongolie, la séduction est un art subtil mais direct. Les jeunes femmes font tout pour attirer les regards des hommes : mini jupe, décolleté plongeant, maquillage sexy. La virginité avant le mariage reste une vertu appréciée. Pour celle qui désire séduire cela réside dans un subtil rapprochement. Si la jeune fille accepte que le garçon s'approche d'elle à une certaine distance cela signifie qu'elle accepte d'avoir une relation avec cet homme. Les mongols restent cependant un peuple assez réservé.
Politicienne, médecin, entrepreneuse … les femmes mongoles ne manquentpas d'ambition mais leur priorité reste la famille. La Culture nomade attache une grande importance à la famille. Dans l'ancien temps c'était une question de survie et aujourd'hui les liens entre les membres d'une même famille sont toujours très forts. Un jour férié est consacré aux mères et aux enfants. Début juin les familles se réunissent en nombre pour célébrer ce jour férié. Les petits garçons ont tous les droits et terrorisent leur entourage avec des pistolets à eau pendant que les petites filles deviennent des princesses tout de rose vêtues.
L'une des principales qualités de Cendrillon qui lui permettra de mériter l'aide de la bonne fée est la gentillesse. Les mongoles sont réputées pour leur gentillesse et leur accueil. Au delà d'une simple preuve d'affection c'est une question de survie dans la steppe. Les yourtes étant souvent éloignées les unes des autres, en plein hiver il est nécessaire d'accueillir ceux qui passent et de leur offrir de quoi boire et manger. Les portes des yourtes ne ferment jamais à clé car si quelqu'un a besoin de se nourrir il peut prendre ce dont il a besoin. Sans cette hospitalité typiquement mongole la vie serait impossible tant les hivers sont rudesdans la campagne.
Les Cendrillons de Mongolie renvoient l'image d'une femme forte et indépendante. Elles sont aussi à l'aise dans la nature que dans la vie citadine. Comme dans le conte, elles reviennent toujours à leurs racines. Princesses du quotidien, elles savent faire leur bonheur des choses les plus simples, mais elles n'en restentpas moins des femmes d'honneur qui savent ce qu'elles veulent.