La Cendrillon, jeune femme du désert

Publié le par Sab Ji

Drapée de noir, Cendrillon, la jeune femme du désert avait le visage doux et arrondie d’une enfant. Elle habitait loin de tout, dans une petite tente, entourée par la brousse et le sable. Loin de tout, oui, mais proche de sa famille, qui comptait pour elle plus que tout. Cendrillon était mariée et avait 4 enfants.

La jeune femme du désert incarnait la force et la dignité : chaque jour, elle devait accomplir ses corvées pour pouvoir nourrir sa famille : elle pillait le mil pour faire le To, elle allait chercher de l’eau au puits, elle assurait la sécurité des enfants, elle préparait les repas, elle lavait les vêtements … Dans tout le campement, jamais on ne l’entendait se plaindre. Jamais non plus on ne la voyait se reposer. Elle avait le courage des femmes du Sahara.

Petite fille du désert, elle avait choisi de perpétuer les traditions des ancêtres et de les transmettre, elle aussi, à ses enfants. Elle avait donc choisi de se marier, avec un homme du désert, un Touareg comme elle. Elle n’avait pas épousé son mari par amour, mais cela importait peu à ses yeux. Dans le pays du désert, on n’épouse pas une femme par amour, mais pour fonder une famille.

Un jeune homme était venu au campement de ces parents, il fut accueillit avec un thé traditionnel. Selon le rituel de séduction Touareg ; après lui avoir longuement parlé et déclaré des poèmes et des chansons d’amour. Dans une poignée de main, il demanda à Cendrillon de l’épouser ; d’un geste secret elle accepta.

L’histoire de Cendrillon, enfant du désert, ne correspond pas tout à fait à celle des contes de fée. Pourtant, même si son amour pour son mari ne semblait pas si fort que celui de la jeune fille et de son prince, elle était très attachée à lui et ressentait un vide qu’elle ne parvenait pas à expliquer quand il était loin d’elle.

Se marier, une fois encore, signifiait pour Cendrillon, comme pour toutes les autres jeunes femmes du désert de sable, accéder à la maternité. Elle honorait toutefois ses devoirs conjugaux, respectait son mari, mais elle n’en était pas amoureuse. Mais pour autant, son cœur était loin d’être triste et vide : elle éprouvait un amour indescriptible pour chacun de ses enfants et cela la comblait. Elle était très attachée à son foyer et faisait tout son possible …. Heureuse. Elle avait cependant très peur qu’un jour ces enfants la quittent en la laissant seule dans le désert.

La vie simple et difficile de Cendrillon, devenue mère du désert, ne laissait que peu de moment de loisir, dans ce quotidien. Une fête et particulièrement un mariage, faisait donc partie des grands moments de réjouissance où les taches étaient oubliées pour le temps d’une soirée. C’était l’unique moment où elle pouvait s’éloigner de son campement pour danser, chanter, et se reposer. Elle aurait bien arrêté le temps, si elle le pouvait… Mais, lorsque les premières lueurs de l’aube apparaissaient, il lui fallait revenir à son foyer, et s’occuper à nouveau des siens.

Et parfois, on peut voir en Cendrillon, l’enfant du désert de sable, qu’elle était autrefois. Assise, elle entretient le feu et prépare le repas. A la noirceur d’une nuit, sous la voute céleste, constellée d’étoiles, ses yeux ouverts brillent. La femme oublie un instant ses enfants, et rêve…. Rêve  que son voile s’envole et que ses cheveux se coiffent de tresses et de perles, rêve d’un carrosse, qui l’emmènerait rejoindre un bel amant …

 

Publié dans Mali

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